Carnets de Papouasie

Mai Juin 2007 puis route par Torres 

Papouasie, les Louisiades

Ça y est, ce matin nous avons jeté l'ancre dans la jolie baie Tyron, dans les Louisiades après une navigation de 72h assez sportive.

Nous avons eu beaucoup de mal à partir. Nous avons même eu 2 faux départs, c'est à dire qu'on est revenu au mouillage parce que pas de vent. Mais la 3ème fois était la bonne.

Nous craignions donc les calmes que nous avons quittés 40 M après Simbo. Puis le vent est monté progressivement pour atteindre les 20N au bon plein. A un moment, il nous restait trinquette et GV sous 3ème ris, et on filait encore à 6N. Au moins on avançait, mais en général le vent n'était pas très stable (en force et direction). Donc j'ai passé pas mal de temps aux réglages des voiles. On a même eu une petite pétole. Tout ça pour dire, on est content d'être arrivé !

Un petit mot sur le pilote. C'est vraiment le bonheur, il ne consomme pas des masses et a toujours bien tenu le bateau.

Nous ne sommes pas encore descendu à terre, et n'allons pas tarder à aller dormir. Voilà, plus de nouvelles quand on aura rencontré les gens.

A+

Seb

11°21.39s 154.00.49e

Cyclone encore

Nous nous trouvons au 11°s16.5, 153°e10.8 dans la baie Hati Lawi (à 50 M de Rossel) et attendons un cyclone se trouvant à environ 100M dans notre est et avancant 3N ouest.

Selon des prévisions Australiennes, nous devons nous attendre à des vents de 45N dans les 12h, et 55N dans les 24h.

La baie, n'est pas un trou à cyclone, mais est ouverte uniquement WSW, et pas beaucoup. Nous sommes dans 12m d'eau, avec un fond de pure sable.

La situation pourra être gérable, et nous sommes prêts, bien angoissés, mais prêts. J'aurais aimé vous donner de meilleurs nouvelles, mais y a des jours comme ca.

Nous sommes au mouillage avec le voilier NYORA de Hobart et un paquebot locale (qqch comme QUEEN STAR ?).

Au fait, notre connexion internet n'est plus très fiable en ce moment (je croise les doigts pour que ce mail parte !) et un pb de refroidissement du PC ne nous laisse pas l'utiliser comme on le voudrait. Tout ca pour dire, si vous n'avez plus de nouvelles, ce sera surement, une fois de plus, un pb informatique.

Alors à bientôt.

Seb et Cel

11°16.5s 153°10.8e

image Google :


Papouasie Baie Hati Lawi 2007_05_18
Cyclone Pierre
Trajectoire du Cyclone Pierre au 18 mai 2007
Cyclone Pierre : voir : http://www.bom.gov.au/products/IDQ65002.shtml


Regarder par là aussi : Brisbane Tropical Cyclone Warning Centre

Cyclone Pierre

Petit aperçu de la journée. Selon une fréquence BLU austalienne, le cyclone aurait dû nous passer deçu pendant l'après-midi. Mais nous n'avons ressenti que des rafales (25N), et le baromètre n'est pas descendu en dessous de 1011. Ce soir, il remonte dans les 1014 (je ne connais pas le fonctionnement ni l'amplitude de la marée barométrique). Voilà, nous n'avons pas plus d'informations si ce n'est que les prévisions australiennes ne semblent pas très fiables.

Et je ne voudrais pas te jeter la pierre, Pierre, mais le cyclone s'appelle... Pierre. Et ouais !

Pour les mails, je n'arrive plus à me connecter le soir, je me mets en rapport avec le service technique dès que tout ça sera fini.

Nous restons confiants, mais aussi inquiets de ce cyclone qui nous tourne autour, probablement assez prêt, et que nous ne savons pas où il se trouve.

A+

Seb


Cyclone Pierre
Meteo France carte analyse

Alerte cyclone passée


Un petit mot juste pour dire qu'apparemment, Pierre nous serait passé à 40 M au nord, et aurait rejoint la grande terre ou il est redevenu dépression tropicale.

Quel soulagement, on en menait pas large quand-même. Par contre, un tropicale low se balade à 200 M dans notre nord, alors on ouvre les yeux.

Selon le célébrissime Jimmy Corneil, il n'est pas rare que une saison cyclonique tarde à se terminer.

Pierre, par hasard, sur le site de Brisbane ou tu as trouvé la météo, il ne propose pas un envoi automatique par email. Nos carte que nous recevons de Fidji permettent de savoir si un cyclone est dans la région, mais nous nous manquons d'informations pour les détails (positions et trajectoires).

Salut

Seb

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Si quelqu'un peut communiquer l'adresse courriel de la marina de port Moresby, ce serait bien venu.

Merci

Samarai

Nous sommes officiellement entrés en Papouasie ce matin.

Nous sommes à Samarai, un port d'entrée minuscule (peut-être 2 fois l'ilot maitre), qui a connu sa periode de développement. Ça a bien changé, bâtiments délabrés, la ville (enfin, un petit village) est démesurément grande par rapport au nombre d'habitants et à l'activité qui y règne. Quand-même une ferme perlière est venue se perdre ici. Les gens sont très sympas, mais à Samarai, on a l'impression d'étouffer sous le poids de la fatilité. Céline me trouve dur quand je dis ça, mais je pense que le purgatoire doit ressembler à Samarai.

Demain, on range, on attache tout, et après demain (si météo OK) on part pour Port Moresby. Ca nous fait partir un vendredi, mais enfouirons notre supersition au fin fond de la soute à voile. Environ 500 km. 2 jours et demis peut-être. On part vendredi matin pour arriver dans la nuit de dimanche à lundi. On arrêtera le bateau en attendant le soleil afin d'entrer au port au petit matin lundi. Si mes prédictions sont bonnes. Et en mer, une chose est sur. C'est que rien n'est sur.

Voilà pour les news. A bientôt

Sébastien

Toujours pas parti

Juste un petit mot pour te dire qu'on est toujours pas parti. L'instabilité du temps qui nous retient doit provenir de la grosse dépression au large de Sydney. Vous devez la sentir passer d'ailleurs.

Sébastien

Histoire surprenante

Une sacrée histoire, raconté par les pêcheurs de bèches de mer à Conflict Group.

Un jour, un voilier a débarqué avec une nana et 4 mecs, dont l'un, en slip, était couvert de tatouages. Armés, ils ont menacé les quelques pêcheurs qui se trouvaient sur cette île désertes et leur ont fait creuser un trou dans lequels les gens du voilier ont mis 150 boites, des petites, des moyennes et grosses. Puis ils sont repartis.

Effrayés, les pêcheurs n'ont jamais voulu savoir ce qu'il y avait dans ces boîtes. Et 2 semaines plus tard, un autre voilier est venu récupérer les 150 boîtes.

Fin de l'histoire

Route Port Moresby

Un petit mot pour te dire qu'on est parti hier matin (le 13) pour Port Moresby. Nous nous trouvons au 10°s32.60, 148°e42.60. Plein vent arrière, on fait un peu de lacets, mais dans l'ensemble, c'est très tranquille. Nous sommes sur génois seul.

La veille, nous avons eu un faux départ. Nous étions partis pour Port Moresby, mais les 3 premières heures, le baromètre est descendu de 3 HPa. Dans le doute nous sommes rentrés au mouillage. Selon les Glénans, une chute de 3 HPa en 3h est généralement signe d'une dégradation. Comment tu interpréterais ça, toi ?

Sébastien

10°32.60s, 148°42.60e

Port Moresby

Juste un petit mot pour vous dire que nous sommes ancres au Royal Papwa Yacht Club de Port Moresby depuis cet apres- midi.

La navigation s'est bien passée. Du vent un peu fort la nuit, mais pas de grain, et le bateau barrait tout seul. Alors c'était la belle vie. On a pas pêché. Si malgré nous, 8 poissons volant et un calamar ont atterit sur le pont la nuit.

Nous avons croisés 3 cargos. Seulement ! on s'attendait à être sur autoroute, enfin une bateauroute.

Vous aurez plus détail dans un autre courriel, parce que maintenant c'est l'heure de la bière fraiche et des frites chaudes. Depuis le temps qu'on en rêve !

Bonne soirée, à bientôt

Sebastien et Celine

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Images Google
Route vers Port Moresby
Route vers Port Moresby - Papouasie

Baie de Port Moresby
Baie de Port Moresby - Papouasie

Port Moresby
Port Moresby - Papouasie

Papouasie lettre de SEB

Ce n'est pas toujours facile de trouver un cybercafé dans nos paradisiaques îles du Pacifique, surtout que le dernier sur notre route a été englouti par un raz-de-marée. Alors je vais essayer de rattrapper le retard. Depuis les dernières nouvelles, il s'en est passé des découvertes, des rencontres, des heures à la barre, mais aussi pas mal de frissons.

Souvenez-vous, dans mon dernier mail, nous étions dans la province ouest des îles Salomon à jouer les parfaits touristes. Nous naviguions avec un voilier copain, chasses sous-marines (de qualité), trocs de langoustes, brassage de notre propre bière à la banane, ananas ou gingembre. Et oui, toujours la belle vie.

Jusqu'au 2 avril où les Salomon deviennent tristement célèbres. Un tremblement de terre d'amplitude 8,1 secoue cette même province ouest (épicentre à 50 km du bateau) et surtout génère un tsunami. Heureusement pour nous, tous les voiliers sont épargnés car nous mouillons en général dans au moins 10m d'eau et la vague destructrice ne lève que quand il n'y a presque plus d'eau. Evidemment beaucoup de monde n'auront pas la même chance que nous. Beaucoup de villages sont détruits, une 50aine de morts (hors disparus). Beaucoup de maisons tombées, et aussi le traumatisme de tous les gens qui habitaient la côte et qui n'osent plus revenir s'installer dans leur village au bord de mer. Essayez d'imaginer l'interprétation qu'en donnent les Salomonais qui n'ont jamais entendu parler des mouvements de plaques techtoniques. Beaucoup de “petites religions“ (et il y en a beaucoup ici) se lancent dans des explications peu persuasives et, je pense, pas très réalistes...

Le plus impréssionant est que certaines îles ont coulées (certaines d'1 m). Certains quais sont d'ailleurs dans l'eau à marée haute. Et d'autres îles sont montées (jusqu'à 2m50). Le paysage change, les coraux sont au sec, et la mer s'est reculée parfois de 100m. Il faut le voir pour le croire.

Puis la saison cylonique se termine pour faire place aux alizés. Alors on range le bateau, on prépare les lignes de pêche et on lève l'ancre pour la Papouasie-Nouvelle Guinée. Une traversée de 3 jours qui devait s'annoncer pépère, mais qui a finalement été assez musclée. Mais on commence a s'y faire. Et début mai, nous mouillons dans l'archipel des Louisiades sous le vent de l'île Rossel.

Et ce n'est pas fini, mais beaucoup d'entre vous feraient bien de se remettre au boulot, plutôt que de consulter leurs mails perso au bureau. Alors, que va-t-il encore arriver à vos héros favoris ? Et bien vous le saurez dans le prochain mail “Céline et Sébastien en Papouasie“ que vous recevrez en milieu de semaine.

 A bientot.

Sebastien

Voir les photos : 

îles salomon 2

et Papouasie

Départ imminent

un petit mot vite fait pour te dire qu'en fait je pars seul pour Kupang, Céline m'y rejoint en avion. Les 2 semaines de mer ne la tente pas. Je suis assez préoccupé par Torres que je potasse pas mal pour en savoir le plus possible pour les mouillages et les courant.

Départ probablement ce week-end.

A bientôt

Sébastien

Préparation d'un long voyage

Celine est partie ce matin pour Cairns. Les des sont jetes.
Ca fait une semaine que je potasse Torres : les courants, les possibilites de mouillages, les routes et le trafic. 2 copains qui l'ont passes en solitaire, dont un a une bonne idee de mes competences pensent quil ne devrait pas y avoir de probleme
 
Je ne peux pas dire que ce sera facile, car je n'y suis pas encore alle, mais en tout cas, je me suis bien prepare. Depart probablement samedi. Port Moresby est a 200 M  de l'entree de torres.
 
A+
 
Sebastien

images Google

Route
Route a faire 2007-06-23
Torres un passage pas comme les autres
Torres passage mythique

Papouasie Lettre de Céline

Gudfala morning    (bonjour en pidgin !)

Maloluga waiwesana (bonjour en misima)

 

Et voilà, nous n'avons pas perdu notre temps pendant ces quelques mois de silence.... Nous naviguions en Papouasie Nouvelle Guinée dans l'archipel des Louisiades (îles et atolls microscopiques à la pointe sud est de la Papouasie sur les cartes du monde).

 

premiers contacts

Partis des Salomons, juste après le tsunami dévastateur, surtout géologiquement, nous avons navigué pendant 3 nuits au près dans la pétole et dans  des vents forts. Nous avons donc vécu comme des dahuts, tout de travers et sommes arrivés à Rossel Island accueillis par des dauphins énormes (on pense plutôt à des globicephales). C'est l'une des îles les plus à l'est de la Papouasie et donc surtout la plus isolée. Les gens vivent de rien comme partout en Mélanésie et semblent heureux. Ici c'est plutôt le bon dieu qui rythment leur vie. Leur manque de tout les poussent à la créativité. Ils savent utiliser toutes les ressources végétales de leur île pour remplacer nos produits de consommation. Une éponge devient de la bourre de coco, une balle est une feuille de cocotier tressée et le moindre bout de bois se transforme en jouet pour enfant. On retrouve enfin des gens super curieux. Ils viennent, timidement tout de même, jusqu'à nous juste pour “story“. Alors on passe nos journées à raconter notre vie, le monde ou l'on vit etc. ... Nous accueillons les pirogues d'enfants chargés de fruits et légumes et réclamant des stylos et des cahiers pour l'école.

Cette première escale s'annonce prometteuse pour les autres a venir. Les alisés sont de retour, nous naviguons enfin sous voile et parfois avec peu de toile ... ça nous change du calme plat des salomons. 

De Rossel à Samarai (îlot près de la grande terre), c'est une succession d'îlots ou d'îles bordés de magnifiques récifs. Nous réapprenons très vite à nous méfier des passes, des courants et des vagues. Nous naviguons d'île en île, de jour uniquement. La pèche s'avère miraculeuse.

 


Gros moment de frayeur début mai

Un cyclone Pierre (hors saison) vient nous agiter l'étrave au mouillage. Il passera au plus près à moins de trente miles de notre coque d'acier. Bien entendu, aucun mouillage cyclonique, et une maigre information météo. Nous vivrons 3 jours de stress intense. Heureusement, un bateau australien avec une mignonne petite famille a bord est avec nous. Nous échangeons nos avis, nos angoisses, nos astuces sur la radio.  Nous sommes psychologiquement prêts à affronter le pire (J'avais préparé un sac étanche avec nos papiers, nos dollars et des baskets si nous étions jetés sur le récif frangeant derrière nous). Finalement, nous avons eu de belles rafales, de fortes pluie mais rien de bien méchant.

 


Nous continuons notre route vers l'ouest. Moturina (un peu d'exotisme) est un moment fort de la croisière. Je me fais ma première copine papou. En général dans cette société mélanésienne, les femmes sont toujours en retrait et les maris n'hésitent pas à les laisser dans leur maison en feuilles pour s'occuper des enfants et de leur repas pendant que monsieur vient “story“ au bateau. Cette fois, c'est l'inverse. Petrina nous invite chez elle, elle montre à Sébastien comment manger des noix de bétels (toujours ce jus rouge à la bouche qui fait tourner la tête), nous cuisine des petits plats, me couvre de cadeaux et nous passons des heures à refaire le monde. 

Nous assisterons à un tribunal coutumier, trois gamins de 16 à 18 ans ont violé une petite fille de 12 ans dans une des classes de l'école à la tombée de la nuit. Les trois-quarts du village veulent punir les garçons en les privant d'école pendant un mois et le quart restant se demande si il ne faudrait pas prévenir la police. Certains nous demandent notre avis en cachette. C'est un peu un choc pour nous de voir que personne ne réagit. De rage, Sébastien propose à la mère de l'enfant de l'emmener le lendemain à la police. sur une autre île à plus de 40 miles.  La nuit ne lui a pas porté conseil, nous l'avons attendu en vain.

 

Route de collision

Les escales suivantes sont des petits paradis flottants, lagon bleu, cocotier, petite brise, langouste et sourires papous. Nous ne restons que deux nuits à chaque fois il faut que nous avancions. 

En chemin nous croisons sur notre route deux cargos énormes qui eux mêmes se croisent, nous sommes médusés. Ce sont nos pires ennemis océaniques et nous les croisons tous deux entre deux atolls sur la petite ligne dessinée sur la carte qui s'appellent la route des cargos ...

 


“Bichedima“ comprendre beche de mer, un mot français dans la langue papou

Nous mouillons à l'abri d'un petit îlot paradisiaque, Itamarina. Au coucher du soleil, l'île se peuple peu à peu d'une cinquantaine d'hommes. Ils vivent ici 6 mois de l'année pour ramasser des beches de mer. Ils les ramassent, les font bouillir, les vident, les font sécher, rebouillir et re-sécher pour ensuite les exporter aux asiatiques. C'est une de leur plus grosse richesse. Ils se font un bon petit pactole. 1kg de cette chaire flasque rapporte 23 euros et une beche de mer pèse en moyenne 1,5 kg .... Bien entendu, ils dépensent tout très vite.

 


Ville fantôme

Nous avons failli rester à Hummock Island tellement la vie y semblait douce. Mais l'appel de l'Asie nous a fait reprendre la route vers Samarai pour régulariser notre situation. En effet, toute cette croisière s'est fait dans la clandestinité. Le port d'entrée est samarai et il est à plus de 200 miles de rossel... Nous n'allions nous priver tout de même. Samarai est un choc. Nous avions imaginé que ce serait un petit Gizo comme au Salomon. C'est une ville fantôme. Pas de banque (braquée il y a un an), plus de poste, plus de cabine téléphonique...C'est déprimant, tous les bâtiments s'affessent. Une ville abandonnée. Nous rencontrons tout de même, Jeffrey, un jeune musico qui aurait fait le tour du monde ou presque 'en avion, qui connaît tout et tout le monde à Port Moresby. Le lendemain, notre copain le vieux Ernie, nous prévient que Jeffrey est recherché par la police qu'il a passé sa vie en prison, qu'il s'est enfui 5 fois et que finalement la police lui a tiré une balle dans le pied pour que à l'avenir il arrête de s'enfuir. Bienvenue en Papouasie. Ernie a 72 ans, il est d'origine australienne mais a grandi ici à Samarai. Nous sommes impressionnés de voir que cet homme a passé sa vie sur un îlot de 1,5 mile de circonférence. Il s'est marié deux fois avec des papous. Il a une belle famille de métis très sympa. Il nous éclaire un peu sur la vie en Papouasie. Il nous indique aussi quelques mouillages safe sur la grande terre. En effet, depuis que nous sommes a Samarai le vent est tombé. Et nous attendons désespérément un brin d'air pour faire les prochains 250 miles direct vers Port Moresby.

 

Bienvenue dans la ville la plus dangereuse du Pacifique

Nous sommes donc arrivés vendredi dernier après deux nuits de navigation au portant avec du bon très bon vent (l'éolienne sifflait), nuit étoilée mais veille fatigante car nous sommes proche de la fameuse route des cargos. . 

Cardamome est ancré dans l'enceinte de la marina presque sous un projecteur et pas bien loin de la cabine du gardien. Des murailles de 4 mètres entourent le Royal Papua Yatch Club. Le bâtiment est fermé par un sas 24h/24. 

En attendant, je suis vautrée dans un fauteuil molletonné en velours, sirotant un café gratuit à la clim devant quatre australiennes qui jouent au majong ... Quoi l'ambiance parait colonialiste ? totalement !  je regarde de temps à autre Cardamome flottant parmi les yatchs de 20 m. 

Ici il y a tout pour être heureux si on est australien, la clim, la bière, la télé, quelques journaux, des machines à sous.... Nous sommes sortis de notre forteresse camouflés dans nos tee-shirts les plus vieux et nous sommes allés les mains dans les poches faire des courses dans un magnifique supermarché. Enfin de la “bouffe pour blanc“ comme ils disent ici. Les cales sont donc pleines de chocolat, biscuits, yaourts et boites de conserve. Nous avons du prendre un taxi pour le trajet retour (200m). Depuis, je m'active autour du bateau pendant que Sébastien va de taxi en taxi pour régler toutes les formalités. Plus il découvre Port Moresby, plus il trouve ça moche poussiéreux et dur. 

Ce n'est qu'une escale administrative de quelques jours de toute façon.

Dans 2 jours, nouveau départ pour Kupang en Indonésie via le Détroit de Torres. Environ 1600 milles (pas loin de 3000 km). La navigation pourrait durer 2 semaines.

Prochaines nouvelles donc d'Indonésie.

Céline

Voir les photos par là

Départ pour le Détroit de Torres

Un petit mot rapide pour vous dire que le départ est prévu demain à 10h.

En me basant sur une vitesse de 4,5 (réalisée lors de nos passages au portant-vent arrière), je devrais atteindre Bramble Cay à 8h de matin, et ainsi atteindre et choisir un mouillage à Stephens Isl ou Rennel Isl.

Evidemment, arriver à cette heure n'a rien de garanti, mais je dois choisir une heure de départ, alors ce sera celle-là, celle qui a le plus de chance de m'être favorable.

J'ai récupéré une liste de 5 mouillages d'alizés dans Torres me permettant de ne jamais naviguer de nuit (je ne pense pas mouiller 5 fois, et d'autres mouillages semblent encore possibles sur la carte, protection et profondeur). Ainsi que des instructions officielles concernant les courants, marées, et routes.

Les prévivions météo est exellente : 15 N de SE prévus pour les 4 prochains jours.

Selon Horace, qui a passé Torres ces jours-ci, il a vu 10 cargos en 20h. Au moins, voilà une estimation fiable. Et bien-sûr il dit que le balisage est parfait.

Encore une chose, tous les témoignages des gens qui ont passé Torres sont beaucoup plus optimistes que les autres (qui ne l'ont pas passé), depuis le GPS bien-sur.

J'ai bien préparé la chose, de manière à pouvoir m'adapter au mieux aux conditions rencontrées sur place. Je compte privilégier la sécurité et le sommeil, quitte à avancer lentement. Attendons nous juste à une traversée technique (et myhique !)

Alors on reste en contact, et je vous dis à demain depuis le golfe de Papouasie.

Sébastien

Strong Wind Warning

Mais tout va bien, je vous ecris du bar...

La météo australienne vient donc d'émettre un strong wind warning (25-30N et rough sea). Il n'est confirmé, ni par la NOAA (grib), ni par Buoy Weather. Mais dans le doute, je continue ma cure de bière fraiche.

Pour info, hier soir, j'ai récupéré le bouquin d'Alan Lucas sur Torres, j'ai des descriptions de 12 mouillages (+ tout ce qui est Thursday, Horn Isl, ...). Et aussi le témoignage de Bryan (Ducksoup) qui a passé Torres 4 fois, et dis que ca s'est toujours passé très facilement.

Je regrettais de ne pas trouver plus d'info sur les mouillages, mais maintenant, je suis bien paré, et encore plus rassuré.

A bientôt.

Sebastien

Une fois encore, demain je pars…

Après 5 jours à voir les avis de coups de vents faire place aux calmes, un 15-20N de vent de SE devrait s'établir ce soir pour au moins les 15 prochains jours. Et on ne voit plus de dépressions dans le sud succeptible de perturber les alizés.

Alors, une fois encore, demain je pars. J'espère.

Seul petite ombre à ces belles prévisions, samedi ce sera la pleine lune, donc les courants seront un peu plus fort. Mais les possibilités de mouillages devraient me permettre de pouvoir m'organiser si besoin.

Allez, la dernière bière va se réchauffer, alors à bientôt

Sébastien